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UNE CHANTEUSE MALIENNE, AMBASSADRICE DES REFUGIES AUPRES DES ORGANISATIONS DE L'ONU

Mali : «Né So» de Rokia Traoré : un cri de cœur pour interpeller l’humanité

30 janvier 2016
 
 
 
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Rokia Traoré, un engagement à la hauteur de son immense talentAttendu pour le début de l’année prochaine, «Né So» (Chez moi/Ma Maison) est le sixième album de la jeune mais brillante carrière de Rokia Traoré. Un opus que les critiques annoncent comme l’un des meilleurs de 2016. Très engagée, cette œuvre traduit le soutien de Rokia au Haut Commissariat des Nations-Unies pour les réfugiés (UNHCR) dont elle est l’Ambassadrice depuis quelques années. 5 500 000 !

En 2014, le nombre de personnes qui ont encore fui «leurs maisons, forcées de se réfugier dans des villes, des pays loin de chez eux, sans aucune idée du moment où elles pourraient retrouver leur existence habituelle», a brutalement grimpé ! C’est le cri de détresse de Rokia Traoré dans «Né So» (Chez moi/Ma Maison), le single qui annonce son 6ème album attendu en février prochain. «Une Maison», c’est «des habitudes et un futur», dont sont désormais privés ces réfugiés, essentiellement des femmes et des enfants. Très triste ! Une tristesse que reflète le clip de «Né So» réalisé en noir-blanc, dans la simplicité et dans la plus grande sobriété.

«En 2014, encore 5 500 000 nouveaux réfugiés ! 5 500 000 de plus. Encore au 21ème siècle de notre ère, tant de guerres, tant de victimes… Tant de guerres, tant de victimes, tant de tristesse, tant de désarroi», rappelle la jeune star malienne. Mais, assure-t-elle, elle ne désespère pas de l’humanité et garde l’espoir qu’elle reviendra à ses valeurs essentielles pour faire de la paix, un mode de vie et non une exception. L’espoir est de mise, même si «ce chiffre, déjà record, n’a cessé de croître en 2015», déplore le HCR.

«Né So» prolonge un combat, un engament, une campagne lancée en 2013 et qui avait vu Rokia Traoré se faire photographier aux côtés d’autres vedettes  avec «l’objet le plus important qu’elles s’emporteraient, si elles étaient forcées de s’enfuir de leur domicile». Comme ces millions de réfugiés à travers le monde. Plus de 25 célébrités internationales avaient alors participé à cette campagne, dont Rokia Traoré, Paula Abdul, David Tennant, Neil Gaiman, Kat Graham, Alek Wek (mannequin vedette et ancienne réfugiée)…

«Quelque part, à l’instant même, une famille est déchirée par la guerre, des enfants sont séparés de leurs parents, des vies et des maisons sont détruites. Une seule famille déchirée par la guerre, c’est déjà trop», avait déploré Kat Graham, vedette de la série télévisée Vampire Diaries. La campagne visait à faire connaître les effets dévastateurs de la guerre sur les familles et à favoriser l’appui et la solidarité du public à l’égard des personnes touchées. Un combat d’actualité, au moment où l’Europe tente désespérément de fermer ses frontières à des millions de personnes fuyant la guerre, le terrorisme, la répression politique et religieuse, la faim et la pauvreté…

Avec «des mots simples et des portraits», la Rossignol du Bélédougou tente de ramener «un peu d’humanité» à notre planète. Un monde où l’on a tendance à parler de la crise, de cette épreuve que traversent des millions de personnes, d’êtres humains, en terme de «migrant». «Message simple martelé d’une voix douce»

Une frange désespérée dont les dirigeants de l’Europe veulent disposer à leur guise comme «des fuites d’eau» (Nicolas Sarkozy). Mais «face à la guerre, face à l’horreur, plus que jamais, nous sommes égaux», nous rappelle «Né So». «La chanteuse Rokia Traoré nous rappelle à cette humanité, à notre humanité, sans artifice. Et on pourrait même dire que la musique et le chant semblent s’effacer devant la gravité de ce message simple martelé d’une voix douce, face à la caméra : ‘’Né So’’, une maison, des habitudes, un futur…», souligne un critique français. Elle nous rappelle à «ce minimum qui différencie la vie de la survie».

Chanteuse, auteure-compositrice et multi-instrumentiste, Rokia Traoré ne cesse d’étonner par son talent et ses choix artistiques originaux depuis le début de sa carrière. Pour la réalisation de ce sixième album, elle s’est entourée d’invités prestigieux comme John Paul Jones (Led Zeppelin) ou Devendra Banhart. Aux côtés du producteur anglais John Parish, du batteur burkinabè Moïse Ouattara, du bassiste ivoirien Matthieu N’Guessan ou encore du joueur de n’goni malien Mamah Diabaté, Rokia Traoré persiste dans la veine de «Beautiful Africa», son précédent opus lauréat du «Grand Prix 2014» de la Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique (SACEM/France) dans la catégorie World music. «Né So» est une subtile compilation de dix titres qui a déjà charmé les critiques. Beaucoup d’entre eux l’annoncent comme une œuvre qui va marquer 2016. Et cela, d’autant plus, disent certains, que c’est une œuvre «pleine de vie, entre mélopées mandingues et sonorités rock, en bambara, en anglais ou en français. Une vraie réussite». Pour d’autres, Rokia livre «un opus à la fois simple et complexe, bourré d’interrogations. Tour à tour, révoltée par le déracinement des peuples ou pleine d’espérance dans leur capacité à surmonter les épreuves, l’artiste malienne affiche la maturité d’une interprète réfléchie».

Une passion précoce pour une brillante carrière

Enregistré, comme le précédent (Beautiful Africa) avec John Parish, «Né So» sera sur les marchés (sortie mondiale) le 12 février 2016. Membre du jury de la 68ème édition du Festival de  Cannes (France, 13-24 mai 2015), Rokia Traoré est née le 24 janvier 1974 dans la capitale malienne. Animée d’une passion précoce pour la musique, elle se distingue vite par son style artistique mêlant tradition malienne et modernisme occidental. Même si ses musiciens utilisent surtout les instruments traditionnels (balafon, ngoni, karignan, yabara…), la voix de Rokia reste «libre» de s’éloigner des canons esthétiques établis. Une indépendance, une ouverture d’esprit qui caractérise toute sa personne.

Le déclic s’est produit en 1997, quand le talent en herbe participe au concours «Prix Découverte Afrique de RFI» (Radio France Internationale). Avec sa guitare sèche, accompagnée de quelques instruments traditionnels, Rokia présente un titre sur les enfants : «Mouneïssa» ! Le jury, alors présidé par Papa Wemba, est immédiatement conquis par «cette voix haute» et «cette personnalité musicale exceptionnelle». Elle remporte légitimement le prix face à des artistes plus connus et plus expérimentés.

La nouvelle ambassadrice du HCR a découvert la scène européenne, la même année, en participant au festival «Musiques Métisses» d’Angoulême (France). Par la suite, Rokia participe à plusieurs œuvres collectives engagées. C’est ainsi qu’en 2001, elle est l’une des nombreuses interprètes du titre «Que serais-je demain ?». Et cela, en tant que membre du Collectif féminin, «Les Voix de l’espoir», créé par Princess Erika. Très influencée par Billie Holiday, Rokia Traoré participe en 2005, aux États-Unis, au spectacle «Billie & Me», consacré à la vie de la chanteuse légendaire. En 2009, elle remporte une «Victoire de la musique» dans la catégorie  «Musiques du monde» (World music) pour son album «Tchamantché».

Installée en France, à Amiens (France), dans les années 1990, depuis quelques années, Rokia Traoré est revenue vivre à Bamako où elle a désormais une Fondation (Fondation Passerelle) pour contribuer à l’éclosion de jeunes talents de la musique malienne.  En février 2015, nos confrères de Jeune Afrique avaient classé notre sœur Rokia Traoré parmi «Les 50 Africaines les plus influentes au monde» en 2014. Un immense honneur qui n’est pas usurpé,

Discographie de Rokia Traoré

1998: Mouneïssa

2000: Wanita

2003: Bowmboï

2008: Tchamantché

2013: Beautiful Africa Moussa BOLLY Source : Reporter Mag


31/01/2016
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LASSINA BATHILY ACCUEILLI DANS SON PAYS D'ORIGINE, LE MALI, AVEC UNE FOULE ET UN PRESIDENT FIERE DE SON DEVOUEMENT.

Source : thetimesofisrael.com via l'AFP en ligne le vendredi 29 janvier 2015

 

 

Bamako : accueil officiel pour Lassana Bathily

Le jeune héros de l’HyperCacher de Vincennes est arrivé au Mali « fatigué », mais « content de retrouver sa famille »

Lassana Bathily à son arrivée à Bamako, Mali, le  28 janvier 2015 (Crédit :  AFP PHOTO / HABIBOU KOUYATE)
 
 

Le jeune homme, accompagné par deux de ses cousins et de son « parrain républicain » qui l’avait aidé à obtenir sa régularisation, s’est dit « fatigué » par le voyage, « mais content de retrouver (sa) famille ».

 

« Ce qu’il a fait est un exploit rare parce qu’il s’agit de faire preuve de sang-froid dans des circonstances où l’on risque soi-même sa vie, donc on est tous fiers de ça », a déclaré le secrétaire général du ministère des Maliens de l’Extérieur, Cheickna Kamissoko, venu l’accueillir à l’aéroport.

Après un accueil dans la soirée par le président Ibrahim Boubacar Keïta, Lassana Bathily devait tenir jeudi à la mi-journée un point de presse avec l’ambassadeur de France au Mali, Gilles Huberson.

Il prévoit de se rendre ensuite dans son village familial dans la région de Kayes (ouest), selon son entourage.

Lassana Bathily, musulman pratiquant, travaillait au sous-sol du supermarché casher lors de la prise d’otages d’Amédy Coulibaly le 9 janvier.

Entendant les coups de feu tirés par Coulibaly, le jeune homme avait ouvert la porte de la chambre froide aux otages qui descendaient au sous-sol, et débranché le système de réfrigération avant de s’enfuir par le monte-charge.

Il a ensuite guidé les policiers cernant les lieux et ainsi « contribué au succès de leur assaut final », a souligné le ministre français de l’Intérieur Bernard Cazeneuve.

La cérémonie de naturalisation a eu lieu le 20 janvier au ministère de l’Intérieur en présence du chef du gouvernement Manuel Valls et de Cazeneuve.

 


30/01/2015
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