Le Français a confié aux 3 000 spectateurs venus l’écouter samedi soir au Beacon Theatre être ravi de revenir à New York, où il a vécu deux ans en 1979-1980 avant de démarrer sa carrière en France.

Vêtu d’une veste en cuir et accompagné de trois danseurs new-yorkais de hip-hop –rencontrés quelques heures auparavant–, Patrick Bruel a rappé sa célèbre chanson « Alors Regarde », titre d’un album de 1989, quatrième album le mieux vendu en France, tous artistes confondus.

 

Agé de 55 ans, guitare acoustique à la main, il a aussi chanté en anglais « Can’t Help Falling in Love » d’Elvis Presley.

Il a en outre apporté une touche politique à son concert en invitant les spectateurs à garder en eux sa chanson « Lequel de nous », dans laquelle il invite chacun à « voir en l’autre tout le contraire d’une menace ».

Des images de rivaux historiques ont été projetées sur l’écran derrière le chanteur, dont la fameuse poignée de mains de 1993 à la Maison Blanche entre Yasser Arafat et Yitzhak Rabin, provoquant des applaudissements particulièrement nourris.

« Les chansons suffisent à elles-mêmes normalement. Parfois on ajoute quelques images, quelques mots avant les chansons pour les présenter mieux »,

a expliqué le chanteur, à la presse après le concert.

Le « désir de paix, c’est une partie de notre quotidien, une préoccupation à tous », a-t-il plaidé.

Patrick Bruel avait chanté aux côtés de la chanteuse Indila, le 5 septembre 2014 dernier lors d’un concert diffusé sur TF1.

D’origine juive, Patrick Bruel a toujours refusé de répondre aux appels de militants à boycotter Israël. Il se décrit comme un pacifiste et critique régulièrement l’extrême-droite en France.

Evoquant son pays, il a estimé que celui-ci traversait « une période très difficile ». « On fait croire que cette crise (économique) de 2008 est passée. Cette crise n’est pas passée; cette crise est extrêmement présente, extrêmement violente », a-t-il estimé.

« Aujourd’hui, on est dans une situation où il faut mettre les choses un peu a plat et enlever aux gens ce sentiment de peur, d’inquiétude et de panique », a-t-il relevé.

Bruel s’est aussi assis au piano pour jouer « Life on Mars? » de David Bowie ou la version condensée d’un Nocturne de Chopin, Opus 9, numéro deux.

« Je suis devenu un artiste de plus en plus libre. Je me permets de jouer les musiques que j’aime », a-t-il expliqué.