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ISRAËL : L'ALYAH DE RETOUR EST EN VOIE

Source : le site thetimesofisrael en ligne le lundi 6 octobre 2014

 

 

 

Halo sur le coût de la vie berlinoise pour encourager l’émigration israélienne

 

 

L’ancien directeur du ministère des Finances dénonce la pratique d’un groupe israélien qui exhorte à l’émigration

 

 

Des billets de 50 shekels, monnaie nationale israélienne (Crédit : CC BY Amos Ron/Wikimedia Commons)  

 

 

 

Des billets de 50 shekels, monnaie nationale israélienne (Crédit : CC BY Amos Ron/Wikimedia Commons)

 

Les expatriés israéliens à Berlin ont lancé une campagne pour convaincre leurs compatriotes d’émigrer en Europe afin d’avoir une meilleure qualité de vie. Cette campagne crée des vagues dans les médias locaux et s’est attiré les foudres d’un ancien haut-responsable du ministère des Finances.

   INSCRIPTION GRATUITE!Le groupe Facebook qui mène cette campagne, appelé « Olim LeBerlin », explique qu’il propose « tous les conseils, explications, une assistance pour la bureaucratie et les formulaires nécessaires afin de vous aider à sortir d’Israël où le coût de la vie et des biens est élevé ».

Le nom du groupe, qui utilise le terme hébreu pour l’immigration en Israël, « monter », est aussi un jeu de mots avec le terme traditionnellement utilisé pour les émigrés, « les descendants » (yordim).

Dimanche, l’administrateur du groupe a mis au défi ceux qui habitaient en Israël de payer un panier de courses à un prix identique que le sien. Le sien lui a coûté 16 euros et 8 centimes, et selon l’administrateur, ce même panier lui reviendrait à environ 54 dollars dans le supermarché à bas prix d’Israël Rami Levi.

« Nous mettons au défi n’importe qui d’acheter les mêmes [produits] où il le souhaite en Israël », peut-on lire sur leur page Facebook. « Je me souviens que l’été dernier, quand j’ai acheté une bouteille de deux litres de jus d’orange fraîchement pressé Prigat, je l’ai payée 29 shekels (environ 7 dollars). J’ai d’autres souvenirs pénibles, comme un paquet de schnitzels ‘Of Tov’ [escalopes panées] que l’on m’a fait payer, sans aucune honte, 45-50 shekels (environ 12-14 dollars) ».

Le coût de la vie de plus en plus élevé est un sujet sensible depuis quelques années en Israël. Le point culminant de ces vives critiques furent les manifestations de 2011 qui ont vu des centaines de milliers de personnes descendre dans les rues du pays pour inciter le gouvernement à déterminer un coût de la nourriture et des logements plus abordable.

Beaucoup de personnes qui émigrent d’Israël soulignent que le coût de la vie a été un facteur déterminant dans leur prise de décision.

Les chiffres officiels entre 1990 et 2011 indiquent que l’immigration a baissé ces dernières années. Elle est passée de 19 400 en 2001 à 6 700 en 2011.

Les campagnes sur les réseaux sociaux et ces grandes manifestations ont placé le problème sur le devant de la scène, obligeant les responsables israéliens à mener une offensive contre les campagnes d’émigration.

En octobre 2013, en marge de la réunion sur la hausse de l’antisémitisme en Europe, le ministre des Finances Yair Lapid a vivement critiqué « toutes les personnes qui en ont assez et partent en Europe ».

L’ancien directeur-général du ministère des Finances, Doron Cohen, a indiqué dimanche au quotidien économique Globes que les « pages Facebook qui encouragent les Israéliens à émigrer à Berlin sont d’une bassesse sans nom ».

Cependant, les critiques soulignent que ces dénonciations ne servent pas vraiment à faire baisser le coût de la vie israélienne, qui reste l’une des raisons majeures qui pousse les gens à quitter Israël.

Sur le ticket de caisse posté avec le défi, on peut voir que la personne a acheté du lait (1,09 €), deux petits pains (0,13 € à l’unité), deux sachets de pâtes fraîches (1,19 € à l’unité), un pain complet (1,15 €), un paquet de six œufs bios (1,39 €), un bocal de sauce (0,79 €), du fromage en tranche (1,29 €) et trois desserts au chocolat et à la crème chantilly connus sous le nom de Milky, très appréciés des Israéliens, qui n’ont coûté que 0,19 € à l’unité.

« Le moment qui m’a brisé en Israël n’est pas lorsque que j’étais réserviste, ou lors d’une attaque de roquettes, ou lorsque j’ai reçu une lettre menaçante au sujet d’une hypothèque, que Dieu merci je n’avais pas prise », ajoute-t-il.

« C’est arrivé à un moment où j’ai eu un éclair de lumière, quand je me suis rendu compte au supermarché que je me demandais si j’allais acheter un paquet de quatre pots de Milky pour les enfants, ou si je ne le ferai pas ce jour-là. Ici, je n’ai pas à réfléchir au moment de mes achats au supermarché ».

L’auteur de la publication précise que le magasin où il a effectué ses achats est une épicerie, « pas une chaîne de supermarchés avec des réductions mirobolantes, mais probablement le genre d’endroit où vous iriez pour acheter ce qui vous manque pendant la semaine ».

Cependant, Cohen, l’ancien directeur du ministère des Finances, affirme au Globes que l’auteur a déformé la vérité sur l’épicerie en question, qui se trouve être, en réalité, une branche d’Aldi, une chaîne de supermarchés à bas prix.

« Ils veulent calomnier Israël », accuse-t-il. « J’ai pensé que c’était impossible de tomber plus bas [que d’encourager l’émigration pour Berlin]… Ils ont sciemment menti – ils ont enlevé le nom d’Aldi, l’ont caché et ont affirmé que ce n’était PAS un supermarché à bas prix. [Ils ne peuvent pas tomber plus bas] et ce sont des menteurs ».

Il souligne qu’en haut du ticket de caisse, il y a des lettres à moitié coupées où on peut « clairement » voir les lettres « ALDI ». Grâce à l’utilisation de Google Street View, il a été possible de confirmer grâce à l’adresse sur le ticket de caisse que c’était bien un Aldi.

Cohen a refusé de commenter sur le cœur du sujet – le coût de la vie en Israël, qui serait faramineux comparé à celui de Berlin.

« Je ne veux pas rentrer là-dedans », précise-t-il. « C’est un coup trop bas. Il y a des problèmes ici et nous les réglons ».

Il a reconnu que les récentes réformes, même si elles ont pu aider une certaine partie de la population, n’ont pas encore eu d’incidence sur le coût général de la vie, mais insiste, non sans une pointe de provocation, que « quiconque qui veut quitter le pays, et pour aller à Berlin, est au plus bas de l’échelle morale ».

« Il y a encore beaucoup de choses à faire ici, mais ne quittez pas le pays et ne le rabaissez surtout pas », ajoute-t-il. « Je discuterais avec joie de ces problèmes avec vous une autre fois ».

 



06/10/2014
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