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Juifs de France


ALYAH DES JUIFS DE FRANCE EN ISRAËL : PAS GAGNER D'AVANCE

Source : franceinfo.fr en ligne le vendredi 23 janvier 2015

 

 

 

Boom de l'alya des juifs français : un retour en Israël pas toujours facile

Reportage par

  

 

 
7.000 juifs français sont "montés" l'an dernier en Israël. Du jamais vu depuis la création de l'Etat hébreu en 1948. © MaxPPP

  

      Ils sont des dizaines de milliers à y penser en France et, en 2014, ce sont 7.000 juifs français qui sont "montés" en Israël. Du jamais vu depuis la création de l’État hébreu en 1948. Les attentats des dernières semaines risquent d'aggraver ce phénomène. Au point que les autorités israéliennes s'inquiètent de voir arriver des gens non préparés, alors que l'alya est une démarche difficile.    

L'AMI, l'Alya & Meilleure Intégration est aujourd'hui une association débordée. Comme beaucoup d'autres associations d'aide aux nouveaux immigrants français, elle ne cesse de recevoir des coups de téléphone depuis l'attentat contre le supermarché Hypercasher de la porte de Vincennes à Paris. Des juifs de France angoissés prêts à partir dans l'urgence. C'est la première fois qu'Avi Zana, le directeur de l'AMI, constate un tel affolement.

"Nous avons reçu des coups de fil très nombreux ces derniers jours, de gens qui ont peur, qui disent 'que dois-je faire ? Peut-être que je vais partir', sans vraie préparation".

Une alya de la peur chez les juifs français

Il existe donc aujourd'hui une véritable alya de la peur chez les Français. Ceux qui ont décidé de partir n'ont pas toujours été directement victimes d'actes antisémites, mais ils ne supportaient plus ce qu'ils appellent un climat, un environnement. C'est en tout cas ce que raconte cette mère de famille, Sabrina Hattab. Elle est arrivée il y a 8 ans après la mort du jeune Ilan Halimi. Elle tient aujourd'hui un discours très sévère à l'égard de la population musulmane de France.

"La France d'avant n'est plus la France d'aujourd'hui, malheureusement. Aujourd'hui la France est devenue un pays arabe et pas un pays français. J'encourage tous les juifs de France à monter en Israël parce que leur place c'est ici, c'est notre maison. C'est là où on a notre sécurité, notre armée. J'espère pour eux que tout ça ne sera qu'un cauchemar et qu'ils vont remonter".

Ce discours radical est assez répandu dans la communauté juive française vivant en Israël. Discours partagé par l'actuel gouvernement, Benjamin Netanyahu en tête, qui appelle ainsi les juifs de France à venir trouver refuge en terre Sainte.

Nuancer ce message alarmiste

Toutefois, beaucoup d'anciens immigrants tentent aussi de contrebalancer ce message alarmiste et de dissuader les candidats au départ pris de panique. Sami est arrivé à Tel Aviv il y a 30 ans.

"Celui qui veut monter en Israël monte. C'est une volonté personnelle, elle ne doit pas être influencée par l'environnement. Ce n'est pas la peur qui doit le faire monter en Israël, parce que son alya va être loupée, elle sera mauvaise. Le pays est très dur à vivre, mais par contre nous vivons en pleine liberté".

Cette mise en garde, on la retrouve aussi dans la bouche des institutions chargées de l'accueil des nouveaux immigrants. Ainsi, contrairement au gouvernement israélien, l'agence juive, elle, est beaucoup plus prudente sur cette nouvelle alya française. Yigal Palmor en est le porte-parole.

"Il ne faut surtout pas agir hâtivement. L'expatriation, la alya est un processus compliqué qui se prépare"

"Il faut évidemment l'apprentissage de la langue. Quand un Français vient s'installer, s'il ne parle pas l'hébreu, ça ne va pas être la vie en rose. Pour s'insérer dans le monde du travail, pour trouver un emploi, pour faire des études, il faut connaître la langue. Il faut savoir qu'il va falloir attendre et peut-être même galérer pendant quelques années. Il faut vraiment le vouloir pour réussir".

Les cas d'échecs de l'alya ne sont pas rares

Il n'existe aucun chiffre officiel. L'agence juive ne comptabilise pas les yerida,  la descente d'Israël. Mais on peut estimer ces retours à au moins 10 ou 15% des immigrants, souvent pour des raisons professionnelles : pas de 35 heures, des salaires deux fois plus bas qu'en France. Mais aussi pour des raisons culturelles, comme le dit Avi Zana de l'association Alya & Meilleure Intégration.

"C'est très important de parler avec vos voisins, d'avoir des amis, d'aller au café, d'avoir une vie, de ne pas forcément vivre dans un ghetto francophone. Donc cette dimension de l'adaptation à la culture et à la langue israélienne est parfois un écueil important qui pousse parfois les gens à se dire : 'j'adore ce pays, j'ai tenté d'y vivre, mais ça ne me va pas'".

Pour tenter d'améliorer l'insertion des Français en Israël, l'Etat hébreu a lancé l'an passé un plan d'aide aux nouveaux immigrants de l'hexagone : reconnaissance de diplôme, équivalence universitaire. Avec le but de doubler encore l'alya française en 2015.


04/02/2015
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ATTENTATS DJIHADISTES EN FRANCE : NON A L'ALYAH DES JUIFS FRANCAIS!

Source : causeur.fr en ligne le vendredi 23 janvier 2015

 

Les juifs doivent rester en France

Nous sommes tous dans la même barque

 

 

Par

Pierre Jova 

 

 

 

juifs france alyah israel

Manuel Valls à la Synagogue de la Victoire à Paris

 

 

La marche républicaine du 11 janvier fut une vibrante occasion d’unité nationale, malgré les inévitables tentatives de récupération politique et autre maladresses. Chez moi, cette mobilisation a guéri une vieille blessure personnelle.

Lorsque Mohamed Merah assassina, en mars 2012, des militaires et des écoliers juifs, ainsi que leur professeur, j’habitais Tel Aviv. Je connaissais à la fois l’aumônier catholique des parachutistes de Montauban pris pour cible, le Père Christian Venard, et des franco-israéliens proches des victimes de Toulouse. La communauté française en Israël était submergée d’émotion et de douleur. Peu après le drame, un rassemblement spontané s’organisa à Tel Aviv. Je m’y rendis, mais l’esprit était à la résignation et à la tristesse. Quelques voix chantèrent La Marseillaise, peu nombreuses, étouffées dans le silence. On m’expliqua : « Tu sais, on ne se sent plus en sécurité, cela ne sert plus à rien d’être Français. Les juifs doivent partir, venir en Israël. »

Les juifs doivent partir. Ce cri du cœur me fut pénible. Il ne m’était pas nouveau. Quiconque a vécu en Israël et discuté avec des Français ayant fait leur  alyah (montée en hébreu), leur émigration, s’expose à des discussions qui tiennent en quelques mots : la France est livrée à l’islamisme, à la délinquance, à l’antisémitisme, il n’y a plus d’avenir pour les juifs. En 2014, environ 7 000 Français ont fait leur Alyah. Le ministre israélien des Affaires étrangères Avigdor Lieberman, lui-même émigré de Moldavie, a osé se faire pressant, dimanche : « faites votre alyah, il n’y a aucune autre alternative ».

Sans ignorer que l’alyah peut être le fruit d’une décision mûrement réfléchie, notamment pour des motifs spirituels, elle ne saurait constituer la seule issue pour les Français juifs, face aux menaces qui pèsent sur eux. Tout comme des millions de Français se sont levés pour refuser la résignation, notre pays ne peut pas se résigner au sentiment d’abandon que vivent nos compatriotes juifs, et à la fatalité de leur départ.

La France abrite la troisième communauté juive mondiale, après les Etats-Unis et Israël. Elle est l’héritage vivant d’une longue et riche histoire. Elle est jalonnée de figures connues et moins connues, comme celle du Rabbi Salomon de Troyes, dit Rachi, exégète, poète et vigneron, ayant vécu en Champagne au XIe siècle, qui illumine un Moyen Âge dont on ne retient que les discriminations faites aux Juifs.

En août 1744, le roi Louis XV visite Metz, et tombe gravement malade. C’est une dysenterie, que les médecins de la Cour sont incapables de guérir. Les prières se multiplient dans le pays pour le souverain, tout particulier au sein de l’importante communauté juive de Metz. Celle-ci reçoit dans la prière que Louis XV vivra, et dépêche un de ses médecins, Isaïe Cervus Ullmann, qui sauve le roi.

En 1787, par l’Edit de tolérance, Louis XVI accorde l’état civil aux non-catholiques de France, protestants et Juifs. Il charge son ministre Malesherbes d’émanciper durablement ces derniers : « M. de Malesherbes, vous vous êtes déjà fait Protestant. Maintenant, je veux que vous vous fassiez Juif. Je vous demande de vous occuper d’eux. » La pleine égalité des droits aux juifs sera octroyée par la Révolution. En 1808, la communauté juive, organisée par Napoléon en consistoire, élabore une prière pour la République, toujours récitée le samedi matin et les jours de fête.

Le XIXe siècle est une période faste pour le judaïsme en France, à tel point que les juifs d’Allemagne forgent la célèbre formule : « Heureux comme Dieu en France ». En 1870, Gambetta accorde la citoyenneté aux juifs d’Algérie. Les victimes des pogroms en Europe orientale affluent à Paris.

Accusés d’incivisme avec l’affaire Dreyfus, les juifs de France font corps avec leur pays. Leur patriotisme pendant la Grande guerre parvient même à émouvoir Charles Maurras, pourfendeur de « l’anti-France juive et protestante ». Le chef de file de l’Action française est bouleversé par la lettre que lui adresse Pierre David, la veille de sa mort au champ d’honneur, en octobre 1915, où il lui explique son attachement à la France : « Une âpre joie se mêlera à mes dernières souffrances physiques et morales, en pensant que je les voue à la défense de la Patrie et à l’enrichissement du patrimoine moral de ma famille. »

Français depuis des siècles, les juifs ont prouvé qu’ils le sont également « par le sang versé », comme on le dit dans la Légion étrangère. Ils le sont enfin par communauté d’esprit. La France s’est forgée dans une culture judéo-chrétienne. C’est dans le Paris catholique que le peintre Marc Chagall a l’idée, pour dénoncer les persécutions nazies, de peindre en 1938 un Christ en croix revêtu du châle de prière juif, La Crucifixion blanche. C’est l’historien français Jules Isaac qui achève de convaincre le pape Jean XXIII de faire évoluer l’enseignement de l’Eglise catholique à l’égard du judaïsme.

Les juifs sont étroitement associés à la France. Ils en sont l’âme, la conscience. Le pays qui les a émancipés doit continuer à leur assurer un avenir. La France est un diamant aux mille facettes. Si les Juifs la quittent, elle perd une de ses facettes. Comme tant de pays européens, vidés de leurs foyers juifs par l’histoire, amputés d’une partie de leur culture et de leur identité.

Français « gentils » ou juifs, nous sommes dans la même barque. Ce pays est nôtre. « Moi, je n’ai pas d’Israël », déplore le personnage houllebecquien de Soumission. A l’heure où le multiculturalisme vole en éclats, la République serait bien inspirée de se rappeler des mots de Clermont-Tonnerre, en 1789 : « Il faut tout refuser aux Juifs comme nation et tout accorder aux Juifs comme individus ». Car ce sont mes compatriotes comme les autres.

 

 

*Photo : LICHTFELD EREZ/SIPA. 00692901_000053.

 

 


23/01/2015
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ALYAH DES JUIFS DE FRANCE, LE RABBIN PATRON DES LOUBAVITCH EN ISRAËL DEMANDER AUX JUIFS DE FRANCE DE SE CALMER

Source : la newsletter de lepetithebdo.net diffusée le lundi 19 janvier 2015  

 

 

 

Le rabbin Steinmann

interdit aux Juifs de France

de monter en Israël

Le rabbin Steinmann interdit aux Juifs de France de monter en Israël (19h54)                                                                                                                       
 

Le journaliste Israël Cohen du site Kikar Hashabat a discuté ce dimanche avec les responsables de la communauté orthodoxe de Paris « Yad Mordekhaï ». Ces derniers lui ont assuré « que les autorités françaises avaient cette fois pris la mesure de l’impact provoqué par les attentats survenus à Charlie Hebdo et à l’Hypercacher de la Porte de Vincennes. » « Ils feront tout pour renforcer la sécurité des Juifs et empêcher d’autres attentats » assurent-t-ils. Le responsable des institutions orthodoxes à Paris, le rabbin Itzhak Katz a avoué avoir consulté le rabbin Arié Leib Steinmann, le chef de file du courant orthodoxe lituanien en Israël au sujet de la Alya et du sort des Juifs de France. « Je lui ai demandé que faire maintenant, il m’a répondu, le Messie n’est pas encore arrivé, pourquoi se dépêcher, en France, on tue des Juifs, en Israël aussi, il y a des assassins » a affirmé le rabbin Katz. Et d’ajouter « je conseille ainsi aux gens de la communauté juive de patienter. »


19/01/2015
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