Nous savons depuis que les responsables du crime abominable contre le jeune Palestinien ont été identifiés et arrétés. Il est capital que, dans une situation aussi violente, les individus soient empéchés de se faire justice eux mêmes, privilège de l’Etat, et quelle justice, criminelle et barbare.

 

Par contre, on n’a nulle part entendu l’échange pathétique, par portable, d’une des trois victimes israéliennes qui a pu appeler au secours la police dans la voiture des meurtriers. L’enregistrement donne à entendre le meurtre en direct et les chants de joie des assassins, une fois leur forfait commis.

Doit-on estimer, à la lumière de ce constat, que les « médias » et la classe journalistique « comprennent » pourquoi on assassine des Juifs (des « colons »!), de sorte qu’elle n’en parle que du bout des lèvres? Cela rappelle Hubert Védrines qui, en 2001, « comprenait » que des musulmans français attaquent des Juifs français du fait de ce qui se passait au Moyen Orient.

« Comprennent-ils » aussi, au fond, le pourquoi des assassinats collectifs de Toulouse et de Bruxelles, certes en les déplorant et en les condamnant mais du bout des lèvres?

L’usage magique du mot « colon » donne-t-il donc un permis de tuer ? Une justification morale des meurtres? Une raison de négliger les meurtres d’Israéliens pour sur-représenter et exalter la cause palestinienne et faire silence sur les turpitudes et le racisme de la société palestinienne[1]? Nul n’a vu sur les écrans que la députée à la Knesset, Hanan Zouabi avait justifié les 3 enlèvements, ni les supporters Franco-algériens de l’équipe algérienne de football faire le signal de victoire des 3 doigts de la main pour fêter le rapt des 3 adolescents, ni les célébrations de l’enlèvement dans toute la société palestinienne. Celà, après tout, était « normal » puisque c’étaient des colons….

 

Les 3 victimes n’étaient pas des colons

Ce constat prend encore plus de puissance lorsque l’on sait que les 3 victimes israéliennes ne résidaient pas dans les territoires[2] et n’étaient donc pas des « colons ». Eyal Yifrach, 19 ans, était originaire d’Elad, situé en territoire israélien internationalement reconnu, Naftali Frenkel, 16 ans, était originaire de Nof Ayalon, situé également en territoire israélien internationalement reconnu. Quant à Gilad Shaer, 16 ans, il était originaire de la localité de Tamon, située en Zone C, reconnue par les Accords d’Oslo comme sous souveraineté israélienne, une souveraineté autant reconnue par l’Autorité palestinienne et par le Hamas pour se dédouaner de toute responsabilité dans l’enlèvement.

Cette information est gravissime, car elle signifie quelque chose de très clair: le discours médiatique reprend et assume le discours palestinien aux yeux duquel, rappelons-le, l’Etat d’Israël lui même, sans rapport avec les territoires contestés, est une colonie sous occupation[3]. Finalement aux yeux des journalistes français, tous les Juifs d’Israël (et ceux d’ici? – qui les soutiennent) ne sont-ils pas des colons ? Sans doute le pensent-ils secrétement à voir la façon dont ils ont exclu les Juifs français de la scène publique.

Cette remarque n’est pas une affirmation sans fondement car, dans les compte-rendus médiatiques du profil des assassins de Toulouse et de Bruxelles – qui ont tué au nom de Gaza et de l’islam -, les explications sociologiques et psychologiques de ces mêmes médias – qui, donc, « excusent » les meurtriers – sont la règle pour toutes sortes de « raisons », imputables, ici à la société française (raciste et colonialiste envers les immigrés) et, là bas, à Israël (« colon ») … De sorte qu’on « comprenne »…

La thématique du « colon » n’est pas l’effet d’un hasard ni d’une maladresse. Ce que nous confirme, vendredi 4 juillet, le site JForum qui s’est enquis auprès de la rédaction de France 2 de la raison pour laquelle ses journalistes employaient le qualificatif de « colon » pour les 3 jeunes assassinés, alors qu’ils ne le sont pas, dans un reportage intitulé « Jeunes colons assassinés : la riposte israélienne ». Le site s’est vu répondre que c’était là un « choix éditorial ». Un choix très conscient, donc, et assumé. « Tous les autres médias en font de même », justifient-ils, ce qui est vrai. Il faudrait donc vérifier si la source n’est pas tout simplement l’Agence France Presse dont on connaît depuis 15 ans l’adhésion aux thèses palestiniennes[4], une agence semi-étatique, ce qui est encore plus grave et jette le discrédit sur la société dans son ensemble et les pouvoirs publics.

Cette manipulation rhétorique est la même que celle qui permet de tenir des discours antisémites en prétendant qu’ils sont « antisionistes ». Qu’est l’antisionisme, en effet, si ce n’est le projet de prôner « moralement » (puisque « colon »!) la destruction  d’un Etat et donc des six millions de Juifs qui y vivent?

Il y a là un choix idéologique et politique qui, dans sa logique, justifie le meurtre et excuse les meurtriers. C’est prendre une grave responsabilité sur l’incitation à la violence en France même. Ce ne sont pas ici des banlieues en rupture qui sont en question mais le système central de communication de la société française.  Il faudra en tirer les conclusions qui s’imposent.

Des crimes rituels

Ce que l’opinion veut ignorer – parce que cela la terrorise – c’est l’intention religieuse de ces crimes, avouée par les assassins eux-mêmes. Ainsi, le meurtrier d’un policier israélien tué à la veille de Pâque et identifié à l’occasion de la traque des ravisseurs, a-t-il reconnu, dans ces termes mêmes, le motif de son crime: son père lui avait dit que, dans l’islam, tuer un Juif ouvrait les portes du paradis… La mère palestinienne des 2 ravisseurs, elle même, s’est félicitée de l’acte religieux de ses fils et l’on sait la connotation religieuse attribuée universellement par la société palestinienne aux suicides meurtriers sur motif islamique. Ces vrais crimes rituels sont monnaie courante sous la férule du « califat » proclamé dans une région d’Irak où, en plus des exécutions de masse typiques des régimes totalitaires, sont perpétrées des crucifixions. Oui, des crucifixions au XXI ° siècle. Là bas, il n’y a plus de Juifs, mais il y a des chrétiens et d’autres musulmans, les Chiites. Le silence journalistique quasi total règne sur ces exactions monstrueuses, et notamment les persécutions des chrétiens encore présents dans le monde arabo-musulman. C’est normal, elles ne « cadrent » pas avec la version des médias.

A la lumière de tout celà il faut oser un jugement gravissime: n’entrons-nous pas dans une guerre de religion alors que le monde « postmoderne » de l’Occident « postdémocratique » est congénitalement aveugle à un tel phénomène? Et démissionnaire.

Concernant Israël et les Juifs, cette attitude a des dessous psychiques très pervers car la France sait pertinemment qu’elle est aussi menacée par cette guerre de religion sur son sol même, et pas uniquement dans ses cibles juives. En trouvant une « raison » à ces crimes contre les Juifs, elle croit limiter l’incendie à des boucs émissaires. Elle amadoue les meurtriers en montrant de la complaisance pour leurs forfaitures, tout en se persuadant qu’elles ont des « raisons », comme pour conjurer sa peur et dévier, un temps, la menace certaine qui plane sur elle.

* A partir d’une tribune sur Radio J le vendredi 4 juillet 2014.

[1] Parfaitement documentable jour après jour sur les sites Memri et Palestinian Media Watch

[2] Informations du site JForum le 4 juillet 2014.

[3]L’OLP (« Autorité Palestinienne » et Hamas) fait sienne la doctrine de l’islam, selon laquelle toute la Terre d’Israël, y compris l’Etat d’Israël, est un wakf, c’est à dire une propriété sacrée de l’islam, interdite de cession à tout non musulman  et devant être régie par la Sharia (c’est le « Dar El Islam »), depuis son invasion au 8ème siècle. En ceci, l’Etat d’Israël dans quelque frontière que ce soit est aux yeux de l’islam un territoire « occupé ». Ce qu’aucun observateur occidental ne veut voir.

[4]En effet, le terme de « territoires occupés », pris de la terminologie du  nazisme, est avant tout attentatoire à la réalité de la situation. Si Israël s’est retrouvé dans ces territoires, c’est en conséquence d’une guerre d’extermination lancée contre lui en 1967 par plusieurs pays arabes qui ont été défaits mais qui n’ont pas voulu faire la paix (cf. les « 3 non »de Khartoum proclamés au nom de tous les Etats arabes, le1er septembre 1967). Outre ces circonstances, le statut de ces territoires dans le droit international n’est pas du tout ce que l’on croit, y compris parmi les dirigeants occidentaux. Le droit d’Israël de s’y installer est totalement et formellement fondé dans le droit international. Un rapport de la Cour Suprême de Jérusalem, connu sous le nom de « Rapport Levy », du nom du juge de la Cour suprême le démontre.Ce sont par ailleurs les territoires qui constituent le cœur de la Terre d’Israël, un territoire identifié comme tel depuis 30 siècles dans l’histoire mondiale. Le peuple d’Israël est toujours vivant!