jmonde

jmonde

COMMUNAUTE JUIVE DE FRANCE - FRONT NATIONAL : UN COUPLE EN FORMATION

Source : la newsletter de consistoire.org diffusée le vendredi 19 décembre 2014

Les ennemis de nos ennemis

 

Ironie de l’histoire, dans la ville de Rachi, à Troyes, le Front National a obtenu ce dimanche près de 40% des voix lors du 2ème tour de l’élection législative partielle destinée à élire un député de la République. Un symbole lourd et douloureux. Et pendant ce temps là, l’idée même que certains, même marginaux, au sein de la communauté juive, pourraient être séduits par le chant strident des sirènes noires de l’extrême droite, au fallacieux prétexte que les ennemis de nos ennemis sont nos amis, est tout simplement impensable. Le piège, alimenté par des journalistes sur le retour et des pseudo-intellectuels en mal de notoriété, n’a pas le droit de fonctionner. Notre histoire l’interdit. Notre culture l’interdit. Notre identité l’interdit.

 

 

En effet, ces ennemis de nos ennemis sont depuis toujours nos ennemis, et le resteront. L’histoire ne peut pas être oubliée, même si de brillants orateurs tentent de nous convaincre de l’inverse en cherchant à s’acheter une respectabilité à bon prix. Le discours de haine contre les uns aujourd’hui, laissera tôt ou tard la place au même discours de haine contre les autres. Les nostalgiques d’une certaine France éternelle ont en horreur les uns comme les autres, qui a leurs yeux n’en ont jamais et n’en feront jamais partie.

 

En effet, ces mêmes leaders d’extrême droite n’hésitent pas à soutenir ouvertement les ennemis d’Israël, comme c’était encore le cas l’été dernier alors que les roquettes du Hamas ne faisaient pads assez de victimes israéliennes à leurs yeux, il est vrai dans une vague antisioniste qui emporte la grande majorité de la classe politique française. 

 

En effet, l’extrême droite française est aujourd’hui comme hier alliée aux fascistes européens les plus ouvertement antisémites, restant par là fidèle à son ADN et à sa culture. 

 

En effet, rappelons-nous que six millions des nôtres, dont un million d’enfants, ont été exterminés il y a à peine soixante-dix ans par une idéologie qui a de près ou de loin imprégné  nombre de leaders de cette extrême droite française, et par des méthodes inhumaines que certains ont eu l’ignominie de qualifier de « point de détail ». Ne nous y trompons pas. Le refus de la communauté juive au moindre compromis avec l’extrême droite, au-delà d’être notre honneur et notre fierté, constitue la dernière digue qui empêche encore, mais pour combien de temps,  des alliances politiques qui lui permettraient d’accéder au pouvoir. L’antisémitisme historique qui la caractérise est un tabou majeur que bon nombre de politiques qui pourraient par ailleurs se sentir proches de certaines de leurs idées ne veulent pas assumer. Que cette digue là cède, et plus rien ne pourra empêcher ce tabou de jouer son rôle protecteur. Ceux qui seraient tentés de jouent avec le diable porteraient une lourde responsabilité dans l’avenir de notre pays. 

 

Le combat contre l’islamisme anti-juif est une nécessité de chaque instant qui doit être mené sans compromis. Il ne doit toutefois pas occulter celui tout aussi nécessaire contre cette extrême droite qui porte la haine anti-juive au-moins aussi haut, même si c’est de façon plus sournoise. Les deux combats doivent être menés de front, avec la même énergie et la même obstination. La communauté juive et ses représentants doivent continuer d'être aux cotés de tous les défenseurs de la République et de la démocratie pour mener ces deux combats sans ambiguïté, comme cela a toujours été le cas. C’est la responsabilité de chacun d’entre nous, à la place qui est la notre.   Que la plupart des violences antisémites soient aujourd’hui le fait de la terreur verte islamiste et de ses soutiens est un fait incontestable et le restera à court terme. Mais la terreur brune de l’antisémitisme d’extrême droite, si elle se situe à un autre niveau, n’en est pas moins évidente et terriblement dangereuse à moyen et long terme. En mai 2017, ce n’est pas un islamiste qui risque fort d’être au second tour de l’élection présidentielle en France, mais bien un héritier, ou une héritière, de la plus pure tradition anti-juive française. Les discours charmeurs de façade ne doivent ni nous aveugler ni nous paralyser. Il y va de notre honneur et de notre place dans ce pays que nous avons contribué, depuis des siècles, à construire, à défendre et à façonné quelques une de ses plus belles pages et de ses plus grandes réussites. Faisons tout pour rester les acteurs de cette France rayonnante et ce barrage contre ce qui pourrait être sa plus grande défaite. 



20/12/2014
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 21 autres membres