EDITO
Coup de barre vertigineux des médias radios. Les radios furent longtemps la coqueluche de ses auditeurs. On les écoutait en se levant tôt le matin, en se couchant tard le tard. Et même pendant le repas de la mi-journée.
Aujourd'hui leur écoute diminue et leur influence en baisse comme le démontre ce sondage que je reprends sur mon blog.
Les raisons de ces chûtes sont multiples et nombreuses.
Citons la matière essentielle de leur programme : l'info. L'info continue ou l'info l'heure par heure. Dans ces infos, on y entend la plupart du temps tout et n'importe et surtout le pire. Que ce soit en info sur la politique intérieure du pays ou sur la politique étrangère. Ces nouvelles répétés à longueur de journée n'apportent rien de neuf, rien qui puisse attirer notre écoute, notre intérêt à savoir, notre volonté de comprendre mieux le monde dans lequel nous sommes.
Autre grave bévue, et pas des plus graves, dans une société démocratique, ces radios nuisent dramatiquement à ce qu'elles considèrent comme leur neutralité. Alors que les informations qu'elles diffusent sont des partis pris, des infos sur lesquelles elles n'hésitent pas à s'engager. J'en veux pour preuve toutes ces balivernes sur le Proche et le Moyen-Orient ou parfois sur le monde politique en France.
En conséquence de quoi, cette baisse d'image, que l'on constate, et que le sondage que je publie, rend ces radios inaudibles, difficiles à suivre, y compris sur leurs sites. Et donc infréquentable
Il serait temps que les médias en France se regardent dans la glace, s'interrogent sur leur avenir, se refassent une santé, une réelle embellie pour enfin aborder l'avenir avec plus de créativité et de richesse d'esprit
Oui, à la radio, mais pas à n'importe quel prix.
Bernard Koch
JMONDE .
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Audiences : les radios généralistes en souffrance
Au premier trimestre, Europe 1 et RMC prennent le bouillon. Repassée devant RTL, NRJ est de nouveau la radio la plus écoutée de France.
Grosse gamelle pour Europe 1. D’après la dernière vague de Médiamétrie, mesurée sur la période janvier-mars, l’audience cumulée de la radio de Lagardère a reculé de 0,9 point sur un an. Tombant à son plus bas niveau depuis 2002 (8,3%), elle est talonnée par France Info, restée au même niveau qu’il y a douze mois (8,1%). Après une mauvaise passe, la station du groupe Radio France revient doucement dans le jeu. «La stratégie du retour aux fondamentaux de l’info en continu paie», se félicite Laurent Guimier, directeur de France Info depuis mai 2014.
L’autre concurrent de ce trio de challengers, RMC, décroche : l’antenne du groupe NextRadioTV (auquel est allié Patrick Drahi, propriétaire deLibération) perd 0,7 point et tombe à 7,1%. Elle revient à peu près au niveau qui était le sien début 2012. Devant, RTL est aussi sur la pente glissante. La puissante station de la rue Bayard lâchant 0,5 point sur un an (11,6%). De même, France Inter décroît de 0,2 point (10,4%).
Même si cette vague est comparée au premier trimestre 2015, marquée par la très forte actualité des attentats de Charlie hebdo, les radios généralistes sont donc toutes plus ou moins en souffrance. «Elles ont perdu leur statut, commente Frank Lanoux, le directeur de RMC. Elles ne sont plus le seul média à faire de l’info en direct. Et le mouvement s’accélère avec le smartphone et la 4G.» La difficulté du format généraliste s’observe encore mieux sur quatre ans, comme le montre notre graphique. Pendant ce temps-là, la musicale NRJ se maintient à 11,8% et redevient la radio la plus écoutée de France. Quant à Fun Radio, portée notamment par la matinale de Bruno Guillon, elle bondit de 0,8% et réalise son record historique (7,5%).
