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QUAND RICHARD PRASQUIER, ANCIEN PRESIDENT DU CRIF, POUSSE LA COMMUNAUTE JUIVE DANS LES BRAS DU FRONT NATIONAL

 

 

 

 

 

Prasquier (Crif) dénonce le « nouvel antisémitisme » à gauche

 

Pierre Haski | Cofondateur Rue89

 

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Nicolas Sarkozy et Richard Prasquier lors du 26e dîner annuel du Crif, le 9 février 2011 (MOUSSE-ORBAN-POOL/SIPA)

 

Capture d’écran de la tribune de Richard Prasquier dans Haaretz (Haaretz.com)

 

Il n’y a peut-être pas de « vote juif » en France, mais il y a un point de vue juif sur l’élection présidentielle, ou du moins un point de vue du président du Crif, Richard Prasquier. Ce dernier provoque fait scandale en s’en prenant à Jean-Luc Mélenchon et aux écologistes accusés d’antisionisme assimilé à un nouvel antisémitisme, tout en exonérant Marine Le Pen.

Le président du Conseil représentatif des institutions juives de France, qui s’exprime dans le quotidien israélien Haaretz, n’y donne pas de consigne de vote, mais analyse les deux positions des deux candidats du second tour vis-à-vis des juifs, et d’Israël, les deux se confondant souvent abusivement sous la plume de Richard Prasquier, ainsi que sur les conflits du Proche et du Moyen-Orient.

S’il donne autant de bons points à Nicolas Sarkozy et à François Hollande sur leur bienveillance vis-à-vis de la communauté juive et vis-à-vis d’Israël, ce qui attire l’attention et provoque quelques remous, c’est son évaluation des autres forces politiques.

Mélenchon plus dangereux que Le Pen ?

Car Richard Prasquier évoque le Front national de Marine Le Pen et son héritage antisémite, pour l’évacuer aussitôt en estimant qu’il n’y aura pas d’accord entre le FN et Nicolas Sarkozy et que le Front n’aura donc aucune influence sur un éventuel nouveau mandat de l’actuel Président.

Il n’évoque pas la porosité actuelle sur le plan des idées entre le candidat de l’UMP et le FN, qui visiblement ne lui pose pas problème vu qu’elle n’affecte pas la communauté juive et prend l’islam comme cible.

A l’opposé, même s’il apprécie les prises de position de François Hollande, il s’interroge sur les autres composantes de la gauche française, les électeurs de Jean-Luc Mélenchon et les écologistes, qui, écrit-il, « expriment une profonde hostilité envers Israël, et sont à l’avant-garde de chaque pétition ou manifestation anti-israélienne ».

Il conclut :

« Le fait que Jean-Luc Mélenchon, le chef charismatique du Parti communiste rénové [sic], n’ait obtenu qu’un décevant 11% limitera sa capacité d’influence sur la politique étrangère, mais je m’attends à une remontée des manifestations d’antisionisme de la part des gauchistes et communistes.

La communauté juive de France, qui, quelle que soit sa préférence partisane, reste très proche d’Israël, devra faire face à ces nouveaux défis. »

De là à conclure que Richard Prasquier est plus conciliant vis-à-vis de Marine Le Pen que Jean-Luc Mélenchon, il n’y a qu’un pas franchi, sur Twitter, par le journaliste du Monde diplomatique et blogueur Alain Gresh, qui écrit :

« Prasquier : le danger pour les juifs en France, c’est Jean-Luc Mélenchon, pas Marine Le Pen. »



19/01/2015
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