La foule, très jeune et féminine, scandait des slogans comme : « Nous sommes tous des Palestiniens ! », « Israël assassin ! » ou « Une seule solution, fin de l’occupation ! ».

Quand la tête de la manifestation (partie depuis Barbès) est arrivée place de la Bastille, des affrontements avec les forces de l’ordre ont éclaté dans certaines rues – rue de Popincourt entre autres. Les forces de police ont dû utiliser du gaz lacrymogène pour disperser les manifestants qui leur jetaient des pierres. Des dégâts légers ont été causé à des devantures de commerces.

Quelques instants plus tard, une foule de manifestants a attaqué la synagogue située au 84-86 Rue de la Roquette, dans le XIème arrondissement de la capitale, jetant des pierres et piégeant quelques centaines de Juifs à l’intérieur.

La synagogue avait organisé des prières pour la paix en Israël.

La Ligue de Défense juive est intervenue.

Selon la préfecture de police, ces heurts étaient dus à de petits groupes de jeunes gens qui ont été « facilement contenus ».

« Il y a eu neuf interpellations. Plusieurs personnes ont essayé de pénétrer par la force dans deux synagogues situées rue des Tournelles (IVe) et rue de la Roquette (XIe). Six policiers qui les ont empêchés d’aller au-delà de barricades ont été blessés, comme deux membres de la communauté juive qui, eux aussi, s’interposaient, » a rapporté le site du quotidien Le Parisien.

En marge de la manifestation, « certains individus ont provoqué des troubles et ont essayé de pénétrer par la force dans deux synagogues » mais « en ont été empêchés par les forces de l’ordre », a dénoncé dans un communiqué la maire de Paris Anne Hidalgo.

Un manifestant français proteste contre Israël le 13 juillet 2014 (Crédit : AFP)

Un manifestant français proteste contre Israël le 13 juillet 2014 (Crédit : AFP)

Le président du Consistoire central, Joël Mergui, a déclaré à l’AFP, être « profondément choqué et révolté ». « L’agressivité envers la communauté juive prend une tournure absolument inadmissible », a-t-il ajouté.

Le Premier ministre français Manuel Valls a condamné les tentatives d’intrusion dans l synagogue « dans les termes les plus forts possibles ».

« Ces actes visant les lieux de culte sont inacceptables. Ils sont d’une extrême gravité et trouveront toujours face à eux une réponse déterminée de la part des pouvoirs publics », a-t-il dit dans un communiqué.

Manuel Valls « tient à rappeler avec force que la France ne tolérera jamais que l’on essaie par la violence des mots ou des actes d’importer sur son sol le conflit israélo-palestinien.»

Sacha Reingewirtz, président de l’UEJF (Union des Étudiants Juifs de France) s’est adressé au quotidien Le Parisien : « Alors qu’une trentaine de personnes se trouvaient devant la synagogue de la rue de la Roquette, 100 à 200 personnes ont chargé et essayé de rentrer ». « Des altercations et des jets de projectiles » s’en sont suivis.

De plus, quatre personnes auraient été « légèrement blessées, et des faits similaires se sont déroulés la veille à la synagogue de Belleville », a déclaré Sacha Reingewirtz.

« C’est absolument scandaleux que des personnes prétextent du conflit pour s’attaquer à des juifs et appeler à tuer des juifs. On a plusieurs témoignages qui nous rapportent que des cris ‘Mort aux Juifs’ ont été lancés. Il faut qu’on arrête de tout confondre et de s’en prendre à des Juifs français pour la situation au Proche-Orient qui n’a rien à voir avec eux », a-t-il conclu avant de lancer un appel à l’apaisement, au nom de l’UEJF.

 

 

Le président français François Hollande a réagi dès le début des récentes tensions entre Gaza et Israël.

Après avoir manifesté la « solidarité de la France » pour les Israéliens, le chef de l’Etat français était revenu sur ses propos après avoir essuyé des reproches des écologistes.

Depuis samedi, il s’est entretenu avec le Premier ministre turc ainsi qu’avec le président tunisien afin de trouver une solution diplomatique à l’actuel conflit.

Dans la soirée de dimanche, François Hollande a de nouveau appelé à un cessez-le-feu, « le plus rapidement possible » entre Israël et les Palestiens à Gaza, dans son discours aux armées à la veille du 14 juillet.

Le président François Hollande en conférence de presse, à Paris le 3 février 2014  (Crédit : AFP/Archives/Patrick Kovarik)

Le président François Hollande en conférence de presse, à Paris le 3 février 2014 (Crédit :

AFP/Archives/Patrick Kovarik)

 

 

Au Proche-Orient « s’est mis en oeuvre un enchaînement, une escalade avec des tirs de roquettes venant de Gaza et avec les répliques venant d’Israël, et des victimes palestiniennes en grand nombre », a déclaré le président de la République dans les jardins de l’Hôtel de Brienne, à Paris.

« Le rôle de la France, toujours, c’est de faire en sorte que le message de paix puisse être prononcé et qu’un cessez-le-feu puisse être le plus rapidement possible décidé », a-t-il ajouté.

« Nous ne ménagerons aucun effort, aucune peine pour y parvenir parce que c’est trop important, surtout dans cette région-là du monde », a-t-il dit.

M. Hollande a rappelé par ailleurs que, « depuis près de 3 ans, 150 000 Syriens sont morts parce que la communauté internationale est restée trop impuissante » face à ce qui se produisait en Syrie, « avec des conséquences maintenant en Irak ».

« La menace est aussi aux portes de l’Europe », a-t-il souligné. « Au moment où je parle, il y a des Ukrainiens qui meurent parce qu’il n’y a pas eu, malgré tous nos efforts, la place suffisante pour la diplomatie pour là encore produire un cessez-le-feu et définitivement assurer la souveraienté et l’intégrité de l’Ukraine », a-t-il ajouté.

« Nous souhaitons vivement qu’il y ait un cessez-le-feu immédiat pour retrouver la trève de 2012 et amorcer un processus de paix. On comprend qu’Israël défende ses populations civiles mais il faut qu’elle respecte aussi le droit international », a déclaré de son côté sur France 2 le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian.